Lors de mon premier article sur l’agriculture roumaine (25.07.14), je faisais état de la visite d’une trentaine de spécialistes européens membres de la BAF (la bande à Farci), dont trois Valaisans Charly Darbellay, Philippe Chauvie et Nicolas Mettan, venus en Transylvanie dans le cadre d’un voyage d’études sur une région rurale défavorisée.
L’un de nos lecteurs me demandait alors des précisions sur ce groupement, ce que je lui livre bien volontiers avec en prime une suite d’articles sur les conclusions de ces experts.
En quelques lignes, la BAF désigne un réseau d’économistes, de sociologues, de chercheurs, d’administrateurs et d’acteurs du développement rural. Le nom de baptême de cette association a trouvé sa source lors d’une discussion survenue entre le Père Henri de Farcy, professeur à l’institut catholique de Paris et Charly Darbellay, alors assistant à l’Institut d’économie rurale de l’Ecole polytechnique de Zurich que dirigeait le professeur Jean Vallat en 1970 déjà.
L’engouement pour le Père Farcy, comme pour le professeur Jean Vallat, tenait dans le fait que les deux hommes, tout en œuvrant pour le développement des régions défavorisées plaçait en priorité l’homme au centre des changements.
Pas question de proposer des solutions désordonnées où l’on négligerait un secteur d’activités au profit d’un autre. Tout devait se faire dans une harmonie constructive, avec la participation pleine et entière des acteurs locaux.
Ce fut le cas, pour ce qui nous concerne en Valais, le développement du village de Bruson présenté comme projet pilote lors de l’exposition nationale en 1964 à Lausanne.
Ainsi donc, la BAF se réunit chaque année pour une durée de quelques jours dans une zone difficile. Cette année en Roumanie, les organisateurs ont proposé la vallée du vin de Jidvei en Roumanie-entre approche territoriale et enjeux de la renaissance d’une filière. Au-delà des grandes lignes sur l’agriculture roumaine, des visites de petites ou grandes exploitations, de marchés locaux etc, les participants à la BAF ont rencontré des acteurs du lieu (agriculteurs, artisans, autorités etc).
De cette vision élargie du terrain, les chercheurs obtiennent ainsi des matériaux de réflexion et de discussion dont ils tirent parti dans leurs travaux extérieurs. Travaux qui seront partagés avec les régions visitées et sont de nature à favoriser une prise de conscience sur la réalité du terrain et des possibilités de se diriger vers un développement harmonieux.
Trop souvent, en effet, et c’est le cas en Roumanie l’attrait de l’argent vite gagné influence un développement anarchique, faisant fi de la durabilité des régions.
Je précise que les participants à ces rencontres annuelles ne reçoivent aucun soutien financier et assument tous les frais de leur séminaire itinérant.
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