En nous gratifiant d’un feuilleton mi-imaginaire, mi-réaliste sur l’affaire Giroud, Stéphane Riand a, sans conteste, trouvé le ton juste. Je n’accrocherai pas mon wagon à ce style de récit m’en sentant bien incapable, mais finalement je me pose la question si la part imaginaire n’est finalement pas au-dessous de la réalité.
Ainsi, hier matin, sur les ondes de la RTS, l’avocat de Dominique Giroud nous gratifiait de nouvelles sur son client.
« Il a passé deux semaines en cellule, avec des gens d’origine du Kosovo, avec lesquels probablement il a eu beaucoup à parler philosophie. Evidemment, ce sont des conditions difficiles à Champ-Dollon, mais Dominique Giroud a montré une force de caractère étonnante.»
Bien sûr, la suite de cette brève prise de parole accuse les médias d’avoir fait du foin pour rien. Passons !
Sans aucun doute, tous ceux qui, en Valais, connaissent Dominique Giroud ne s’attendaient certainement pas à le voir se muer en philosophe, ami de la sagesse !
Cette anecdote, ajoutée à la philosophie du transformisme (doctrine qui admet que les éléments peuvent se transformer l’un et l’autre) – je songe bien sûr à Giroud Vins est mort, Vive Château Constellation – m’amène à emprunter le « foutage de gueule » du président de Leytron.
A l’évidence, c’est bien de cela dont il s’agit !
Force est de constater, que le lancement de Château Constellation, transformé à l’envi par les internautes en Château Consternation ou Conspiration, n’a de loin pas convaincu. La presse dans son ensemble ne s’est pas gênée de manifester son incrédulité. Incrédulité partagée aussi par les nombreux commentateurs s’exprimant sur les réseaux sociaux ou dans les médias.
Mais revenons donc à cette communication destinée à nous faire avaler le départ effectif de l’actionnaire majoritaire Dominique Giroud à l’opérationnel. Et surtout, à tenter de convaincre les médias qu’ »un jour la page Dominique Giroud sera tournée. »
Avec une réelle bonne volonté, Charles-Albert Fumeaux, propulsé par la grâce des évènements, président et directeur général (PDG) de la nouvelle société Château Constellation, ex Giroud Vins, affirmait sa volonté de jouer la carte de la « transparence, de l’humilité et de l’éthique ». Une belle profession de foi qui n’a guère tenu quand le moment des questions est venu.
Je me rapporte principalement à l’entretien mené par Marie Parvex dans le Temps. Malheureusement pour notre brave PDG, les propos de ce dernier ne respirent pas la transparence. « Ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre », on se prend à songer aux trois singes.
A travers des propos malhabiles, on relèvera que Dominique Giroud reste l’actionnaire majoritaire. Que son père François, un ancien de la Raiffeisen de Chamoson, continuera à prendre en charge la responsabilité des 60 hectares de vigne de la société. Une affaire de famille en somme !
Avec aussi d’autres financiers « fantômes », qui assurent la pérennité de l’entreprise, au sujet desquels notre brave Charles-Albert affirme la main sur le cœur ne pas savoir qui ils sont !
Alors là, mon cher Flapi (surnom contheysan donné au PDG de Château Constellation) ou tu es naïf ou tu ne joues pas la carte de la transparence !
J’ai le même sentiment aussi quand j’entends notre PDG se réjouir des échos positifs commerciaux actuels, évoquer les 150 000 bouteilles de vins à venir et les ventes en vrac pour la grande distribution.
« Les premiers échos sont très, très positifs. Les gens sont contents d’une page qui se tourne » s’exclame avec ferveur Charles-Albert Fumeaux à la télévision suisse romande.
Enthousiasme que, plus prudent, son collègue administrateur Claude Thierry semble ne pas partager avouant ne pas connaître l’impact de l’affaire Giroud sur la clientèle suisse.
Il semble bien que la prudence soit une saine vertu en la matière. Ce que l’on constate actuellement du côté des consommateurs, c’est un réel écœurement face à cette pitoyable mascarade.
Et même si, comme le proclame le nouveau PDG, le financement est au rendez-vous, la vente des produits reste un atout majeur dans la potentielle réussite de cette cave. Une cave où l’on avoue avoir 300 fournisseurs de vendanges et une centaine d’employés. Par comparaison, Provins avec 3300 fournisseurs arrive à peine à 90 employés plein temps! Cherchez l’erreur!
Mais laissons donc l’avenir répondre à toutes ces questions, et les médias continuer à enquêter sur cette nébuleuse « Constellation », dont le château pourrait bien perdre de sa superbe.
Pour l’1Dex, nous continuerons à suivre avec attention Giroud Vins, Dominique Giroud, Château Constellation. Torcularia etc…
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