« Comportement criminel »
« Cette tricherie est la raison pour laquelle j’évite les vins du Valais »
« Sepp Blatter ; Les valaisans viticulteurs, les valaisans agents immobiliers ; tous ces gens qui prêchent… »
« Un paradis pour la corruption et la fraude.. »
« VS=vins suspects »
Voici quelques uns des commentaires que l’on peut lire sur le site de la télévision suisse alémanique suite à l’émission Rundschau de mercredi soir, évoquant les problèmes de fraude dans la vitiviniculture valaisanne.
Je vous laisse imaginer ceux qui circulent en ce moment sur l’encaveur Dominique Giroud, arrêté pour des faits de hacking (voir article d’hier de Stéphane Riand.)
C’est grave et cela nous le disons tous, le Temps, l’1Dex et les médias, depuis de longs mois.
Grave pour le tort porté à l’ensemble d’une profession qui travaille correctement.
Grave pour cette image du Valais, que l’on tente de redorer, à grands coups de promotion.
Et encore plus grave si, enfin, comme le disait Paul-André Roux « dit Paulon », ancien président de l’IVV, on ne nettoie pas les écuries d’Augias. Ecurie qu’il a été le premier à déserter du reste !
Mais revenons au Rundschau. Cette fois, les feux n’étaient pas braqués sur le seul Dominique Giroud. Non la mèche allumée par ce dernier atteignait d’autres caves soupçonnées d’avoir enfreint la loi.
Pas de surprise à l’énoncé des noms des acteurs de ce feuilleton, puisque cette affaire était déjà sortie en Valais. Il y a quelques semaines , sur l’1Dex, Joël Cerutti de Agence PJ Investigations, nous contait par le menu le litige opposant les Yvo et Diego Mathier, (Cave Fin Bec, Nouveau Salquenen) au couple russo-portugais Natalia et Antonio Pinho (cave Tsallin).
Sans entrer dans le détail de cette histoire, que vous pouvez lire en détail sous la plume de Joël Cerutti, Antonio Pinho attaque via l’émission Rundschau, Diego Mathier (Nouveau Salquenen) pour des livraisons de raisins qu’il aurait effectuées en 2008 et pour lesquels le salquenard aurait exigé la mention d’une fausse provenance.
Sierre à la place de Sion, et le tout finissant dans une appellation « Fendant Ville de Sierre ». Ce qui est strictement interdit bien sûr !
Une histoire de ce style encore est avancée par le portugais qui concerne cette fois Yvo Mathier, Cave Fin Bec à Sion et une prétendue malversation concernant les appellations.
Bien entendu, les Mathier par la voix de leur avocat, informent la « Rundschau » de leur parfaite innocence.
Difficile dans cette bagarre de se prononcer sur la parole de l’un ou de l’autre. Ceci d’autant plus qu’Antonio Pinho, dans ses débuts, collaborait avec les Mathier. Son père, avec qui il est fâché aujourd’hui, continue semble-t-il, à entretenir de bons rapports avec ces derniers.
Non ce qui me parait intéressant, en revanche, est de retrouver les mêmes fonctionnements que dans l’affaire Giroud.
Soit une inertie totale des instances officielles de contrôle, de l’IVV, et bien sûr de l’autorité politique.
Dans l’affaire Pinho-Mathier, ainsi que nous l’apprend Joël Cerutti, ce n’est pas de Maurice Tornay dont il s’agit, mais du président actuel du gouvernement valaisan Jean-Michel Cina.
Ce n’est un secret pour personne que ce dernier est très proche de la famille Mathier dont il était le poulain. Famille, dont le père Adrian s’est imposé naguère comme un personnage puissant du PDC et de la Banque Cantonale du Valais.
Sur ce sujet, je laisserai à Michel Carron s’exprimant sur son blog, le soin de clore mon propos : « Jean-Michel Cina peut-il, comme Maurice Tornay nous dire si Adrian Mathier & Fils faisaient partie des commerces de vins cités par Tornay ayant financé les campagnes électorales du PDC ? »
Volet Dominique Giroud
N’ayez crainte je ne m’étendrai pas sur ce sujet, Stéphane Riand l’a fait et bien fait.
Reste que je suis extrêmement choquée lorsque je lis la réaction du conseiller national PDC Yannick Buttet découvrant la gravité d’une affaire devenue nationale.
Gêné aux entournures, et on le comprend, ce dernier ne peut s’empêcher de préciser dans le Matin qu’ « au début, on avait à faire à un cas bénin monté en épingle pour des raisons politiques ». Dans la même envolée, il n’a guère brillé dans l’émission Forum d’hier soir.
Souffrez que je préfère les propos de Narcisse Crettenand, président de la Commission de Gestion (COGEST) du Grand Conseil, rapporté dans le Nouvelliste.
« Concernant l’affaire du piratage informatique, je dirai simplement que ce sont des méthodes qui se voient d’habitude dans les mafias… »
Mafia, le mot est lâché, et que l’on ne vienne surtout pas me dire que Dominique Giroud, dixit Serge Métrailler, président du PDC, est « un être acculé qui perd le sens de la réalité. »
Dans le cas du vigneron chamosard, on se trouve tout spécialement dans cette supra protection. Aujourd’hui, peut-être Dominique Giroud est isolé. Certainement que les rats quittent le navire sous peine de se noyer avec lui.
Mais souvenons-nous qu’il a toujours dit, haut et fort, qu’il ne tomberait pas seul. Espérons que Dominique Giroud parle et que tombent toutes les têtes qui l’ont aidé dans sa pitoyable aventure.
Je l’ai souvent écrit, personne n’ignorait ce que trafiquait ce dernier. Et surtout pas les politiques qui l’ont entouré dans ses ablutions !
Pscriptum: Dans son ouvrage « Une société en faillite », Alain Cottagnoud explique parfaitement le systpme clanique dans lequel est plongé le Valais depuis plus de 150 ans. Ceci n’a rien d’une basse attaque contre le parti majoritaire en voie d’érosion. C’est un fait qu’il est aisé de démontrer et que le livre de l’avocat, à travers diverses affaires (Savro, Dorsaz, Loretan etc) a particulièrement bien expliqué.
Aujourd’hui, rajoutons un chapitre à ce livre pour le Giroud-Tornay Gate et le Mathier-Cina Gate.
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