« Quelle tendresse ! Quelle émotion ! Superbe ! » L’enthousiasme est total chez mes deux amies roumaines, Florina et Corina, professeurs de français, qui en vraies cinéphiles m’avaient avertie de la projection d’un film suisse.
Pas vraiment décidée à quitter mon fauteuil pour braver les frimas de l’hiver, je n’ai, toutefois, guère hésité lorsque j’ai su qu’il s’agissait du film d’animation de Claude Barras, « Ma vie de Courgette ».
Que voulez-vous, on est tous un peu chauvin et je me sentais l’obligation d’accompagner mes amies afin de parler du pays.
Pas peu fière, je l’avoue, de brandir mon drapeau 13 Etoiles !
Bien m’en a pris, car le travail de notre compatriote est un petit bijou. Sélectionné pour la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2016, ce film a été couronné de plusieurs récompenses. Il a, en outre, passé le cap de la sélection du prix Lux, d’où sa projection en Roumanie.
Précisons que le prix Lux est décerné par le Parlement européen. Il prend la forme d’une aide en nature par le biais d’un sous-titrage dans les vingt-trois langues officielles de l’Union Européenne.
Malheureusement, ce dernier n’est pas revenu à Courgette mais à un film allemand « Toni Erdmann » signé Maren Ade.
Mais revenons donc à ma vie de Courgette –Viata mea de Dovlecei-.
L’histoire de ce petit garçon de 10 ans, devenu orphelin et se croyant seul au monde, va prendre le chemin d’un placement en foyer. Un foyer où notre Courgette –c’est le surnom que sa mère lui donnait- retrouvera des gosses maltraités par la vie.
Un sujet lourd, triste, que Claude Barras, en adaptant le récit de Gilles Paris, « Autobiographie d’un courgette » a résolument placé sur le chemin d’une positive reconstruction.
Pas de misérabilisme, mais un fantastique élan positif, pigmenté d’humour, qui traduit la réalité des gosses placés. J’en veux pour preuve les maisons d’enfants que nous soutenons à travers l’association Valais Roumanie . Une grande similitude m’est apparue entre le film et la réalité vécue dans ces foyers.
Certes, pas tous les personnages évoqués –policier, directrice du foyer, éducatrice etc- sont bienveillants, mais dans la majorité des cas les situations sont favorables.
Quant aux familles des enfants, elles sont brièvement évoquées à travers les diverses situations vécues et la tante de Courgette symbolisant la maltraitance. Guère plus, mais n’est-ce pas suffisant lorsque l’on connait l’ampleur des abus subis par les gamins !
Je ne saurai trop recommander à tous ceux qui ne l’ont pas visionné de rallier les salles de cinéma ou à se procurer le DVD de « ma vie de Courgette ». Précisons que ce film s’adresse aux enfants, mais aussi aux adultes à qui il donnera une belle leçon d’espoir !
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