Si l’on ne renforce pas la pratique spirituelle, la jeunesse est en danger.
C’est du moins ce que pense Oskar Freysinger, chef du Département de la formation et de la sécurité, qui invoque les spectres de la drogue, du suicide ou de l’islamisation pour justifier le bien fondé d’une convention liant l’école valaisanne et les églises reconnues.
Rien d’étonnant à ce discours alarmiste qui est coutumier chez les populistes membres de l’UDC.
Ce qui est regrettable, en revanche, est que la sortie de ce document le 14 décembre n’ait guère provoqué de réactions. Il est vrai que l’homme au catogan est habile.
Sans l’ombre d’un doute, la date de la publication de cet accord paraphé par Monseigneur Jean-Marie Lovey, (diocèse de Sion) et Beat Abegglen, président du conseil synodal de l’église réformée du Valais, constituait une période propice à l’ignorance.
Il n’est un secret pour personne, et les médias le savent bien, que les temps de fêtes ou de vacances engendrent une certaine lassitude face à l’actualité.
De plus, l’affaire du TornayGiroudDubuis Gate occupait principalement le devant de la scène, rejetant dans l’ombre l’endoctrinement religieux à l’école.
Je reconnais que le mot est un peu fort pour ceux qui rétorqueront, comme le font du reste les partenaires religieux, que par ce biais les cours de religion et le catéchisme seront mieux différenciés. Pour ce dernier volet, on se réjouit de savoir qu’il est facultatif.
Reste que prétendre comme le proclament les partenaires que « la volonté de rappeler l’identité culturelle valaisanne ne se fait pas au détriment des autres confessions » est un leurre.
En effet, si l’enseignement actuel du cours « éthique et cultures religieuses », obligatoire au demeurant, marque depuis quelques années un profond désir d’ouverture, comment accepter l’idée que l’engagement des professeurs doive passer sous la houlette des Eglises. Car c’est de cela dont il s’agit dans cette convention !
On peut redouter dès lors qu’un enseignant, sérieusement formé, doté d’un esprit humaniste mais nullement affilié à l’une ou l’autre religion soit purement recalé.
Or, aujourd’hui plus qu’hier, les jeunes ont grand besoin d’un enseignement des réalités des autres religions. Enseignement qui permettra un enrichissement de la connaissance et favorisera une plus grande tolérance.
Personnellement, je considère comme un pas en arrière cette clause de la convention ne laissant pas à l’école le choix de l’engagement de ses professeurs. L’Eglise n’a pas à se mêler de la transmission du savoir qui se doit d’être objective et dénuée d’appartenance à l’une ou l’autre religion.
En prime, je l’avoue, la couleur politique de celui qui semble vouloir ramener l’ordre dans la cité armé d’une baguette me fait craindre le pire.
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