« Qui a déjà vu qu’avec un seul chien tu peux garder 1000 moutons ? Qu’il vienne et nous fasse une démonstration ! » La colère a grondé, de nouveau à Bucarest cette semaine. Près de 4000 bergers, venus de différentes parties du pays sont venus protester contre une loi limitant de un à trois chiens pour garder leurs troupeaux, suivant les zones (plaine ou montagne).
Précisons que cette loi concerne les chasseurs et vise principalement à protéger la faune des dégâts causés à cette dernière. Toutefois, dans la foulée, le Parlement a inclus les éleveurs de moutons aussi. En dehors du nombre des chiens, le pâturage est aussi interdit entre le début décembre et la fin avril.
Ces mesures, il faut le dire, ont été ajoutées sous la pression des chasseurs qui accusent les chiens des éleveurs d’effrayer le gibier.
Des conditions que les paysans ne peuvent accepter, tant elles sont irréalistes et peu en prise avec la réalité d’un secteur économique en grande souffrance.
Comment, en effet, envisager de nourrir les bêtes sans un recours à un achat de fourrages. Achat que la précarité de la majeure partie des éleveurs de moutons rend impossible. Quant au nombre limité des chiens, il est pour l’heure totalement absurde lorsque l’on sait que la Roumanie, principalement en zone de montagne, est truffée d’ours et de loups.
On peut aisément penser, et les éleveurs en sont conscients, que pour faire face à une meute de loups ou à un ours six à sept chiens sont indispensables.
Si l’accueil des manifestants à Bucarest n’a pas été très chaleureux dans un premier temps, le résultat semble plutôt positif. On a assisté en effet, à quelques échanges vigoureux avec les gendarmes, des amendes, même, ont plu sur les organisateurs et certains bergers.
Reste qu’une délégation a pu s’entretenir avec la commission agricole de la chambre des députés.
À ce jour, les déclarations du ministre de l’agriculture semblent empreintes de compréhension pour ces bergers qui sont parvenus à survivre au milieu de la plus grande population d’ours et de loups d’Europe. Nul doute que le premier ministre Dacian Ciolos, dont on connait l’attachement à la cause agricole, se montrera très ouvert à une idée de suspension de ces mesures débiles.
Commentaire
Un hobby !
Mettre de l’ordre en Roumanie est une obligation à laquelle personne ne semble opposée. Toutefois, il semble que ce pays souffre d’autres maux plus importants que ceux visant à sanctionner les éleveurs de moutons ! Eleveurs qui oeuvrent dans des conditions extrêmement difficiles et méritent une grande considération. Comment peut-on infliger des mesures inadéquates à un secteur primordial pour le pays sous la pression de chasseurs. Ces derniers, dont je ne remets pas en question le bien fondé, n’ont pas à faire la loi. Que je sache, on parle ici d’un hobby !
Avant de se plaindre des chiens de bergers qui effrayent le gibier, il conviendrait de s’occuper de tous les chiens errants (les maidanezi comme on les nomme en Roumanie) qui peuplent le pays. En général, les chiens de berger ne fuient guère et se révèlent très proches de leurs maîtres et du troupeau !
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