« Encore une affaire de vin trafiqué en Valais ». J’avoue que ce titre, paru à la une de « 20minutes » m’a fait frémir de peur. Frémissement immédiatement mué en colère, lorsque j’ai lu l’article clouant au pilori Jean-René Germanier, « ex-président du National pincé avec du vin coupé ».
Ne nous trompons pas, ma colère ne se dirigeait nullement vers le radical vétrozien, mais vers un article trompeur, gonflé et nullement étayé.
Pas bien difficile de se rendre compte, avant même que la cave de Balavaud ne produise sur son site (jrgermanier.ch) l’ordonnance pénale du 8 août dernier rendue par le procureur général Nicolas Dubuis, de l’insignifiance du dommage.
Une banale affaire de négligence comptable portant sur « 27’800 litres de Dôle AOC Valais 2012 » dixit le procureur.
Pour information on précisera que cet encaveur travaille deux millions de litres !
Mais la suite est encore plus éloquente, puisque toujours selon l’ordonnance, ce ne sont que « 718 litres de coupage qui ont été attribués à la Dôle AOC Valais 2012, en lieu et place de la Dôle Balavaud 2012 dans ses livres comptables. »
Pour tous ceux qui n’auraient pas le temps de lire l’ordonnance, j’ajouterai que cette dernière précise encore que le prévenu n’a pas violé intentionnellement la loi et sera réprimé pour sa seule négligence, avec en finalité une amende de 2500 frs.
Selon l’ampleur de la faute, la loi prévoit une amende allant jusqu’à 20’000 frs. Ceci se passe de commentaires !
Mais revenons à l’objet de ma colère. Celle-ci s’est immédiatement portée sur d’autres affaires, (Cleusix, Giroud, Tornay).
En détournant faussement l’attention sur Jean-René Germanier, « 20 minutes » contribue à banaliser notamment l’affaire Giroud.
« Encore une affaire » écrit ce journal fort lu, puisque distribué gratuitement. Cette affirmation tend à minimiser les comportements inadmissibles du chamosard qui affirmait dans un média pratiquer un acte courant dans les caves du canton.
N’oublions pas, et l’1Dex l’a grandement démontré, que Dominique Giroud véhiculait des soustractions fiscales, des soupçons d’accusations d’escroquerie, de faux dans les titres et j’en passe. Quant au coupage, il portait sur 350 000 litres de vins (selon la RTS) et était considéré comme « illicite ».
Rien de comparable donc avec Jean-René Germanier. Reste que le commun des mortels, peu au fait des pratiques d’assemblages en cave, ne fera pas la différence et ça c’est inqualifiable.
Inqualifiable aussi, le traitement de la justice, du laboratoire cantonal, prompt à appliquer la loi alors que l’on traîne les pieds depuis des années avec protection gouvernementale pour le chamosard.
Positive dans l’âme, je préfère penser que tant le procureur, que le laboratoire cantonal ont voulu démontrer leur impartialité.
Je conclurai sur un espoir : celui de voir puni, à juste titre, Dominique Giroud et ceux qui ont joué avec lui la même partition.
Ceci nous démontrera si le Valais des notables a changé son fusil d’épaule.
Il n’est pas interdit de rêver, non ?
PScriptum : A peine avais-je terminé la rédaction de cet article qu’une alerte m’informait de la parution d’une communication du porte parole de Dominique Giroud, Marc Comina, sur le site de presseportal.ch.
Surfant sur la baudruche de « 20 minutes », ce dernier s’ingénie à blanchir les comportements du coupage de Dominique Giroud. Mieux que cela, le voici présenté comme un défenseur de la viticulture, apprenant aux incultes que nous sommes des technologies usuelles de la cave. Les siennes, en l’espèce, qui n’ont rien de normal si l’on en juge les mises à l’index de la Commission fédérale du contrôle des vins.
Au passage, la prose de Marc Comina nous offre, en sus, une attaque en règle contre la RTS.
Mais nul ne se trompera, il n’y a pas photo entre Dominique Giroud et Jean-René Germanier.
Je m’abstiendrai de noircir du papier pour le chamosard et sa très jeune activité, préférant rappeler l’excellence du travail de la cave de Balavaud et sa longue renommée.
Tant Gilles Besse, œnologue et associé, que Jean-René Germanier ont prouvé, sur la durée, que leurs crus étaient de nobles produits. Mieux que cela encore, ils ont magnifié une région moins favorisée que leurs coteaux de Balavaud avec le fameux Vuège d’Entremont.
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