Une demi-année, c’est le temps qui s’est écoulé depuis la révélation par Marie Parvex de ce que l’on a appelé le Tornay-Giroud Gate.
Une demi-année, c’est le temps qu’il aura fallu à l’Interprofession de la Vigne et du Vin du Valais (IVV) pour réagir avec détermination face à ce scandale.
Aujourd’hui, à la lecture du communiqué de l’IVV paru sur l’1Dex, je dois dire que la position est claire. Elle est même virulente et traduit le ras-le-bol d’une branche traînée dans la boue par un seul homme, Dominique Giroud. Un seul homme et convient-il de préciser à cette heure tous ceux qui ont joué le jeu, avec lui, des fausses factures, de l’encavage des surplus de raisins.
L’IVV, par la voix de son président Paul-André Roux, indique avec force « vouloir la transparence totale sur ces affaires ». On nous parle même de « nettoyer les écuries d’Augias ». « Aujourd’hui, s’exclame ce dernier, la coupe est pleine ! »
Bien, mais je ne parviens pas à me réjouir de cette position. Elle me parait bien tardive. Ainsi, nous annonce l’IVV, Charles-Albert Fumeaux, nouveau directeur de Château Constellation, la cave débaptisée de Dominique Giroud, se retire.
Pourquoi l’a-t-on nommé au sein de la commission qualité de l’IVV ?
Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour véritablement montrer les dents ?
L’IVV est-elle à ce point éloignée de sa base qu’il lui ait fallu laisser pourrir à ce point pareille situation ?
L’IVV est-elle à ce point acculée par la colère des vignerons et négoces honnêtes pour qu’elle consente enfin à sortir de sa léthargie ?
Et surtout pourquoi s’en prendre aux médias qui, le souligne l’IVV, utilisent « les éléments d’intérêt public comme une arme de destruction massive. »
Pas très malin d’incriminer les journalistes et ensuite de faire des ronds de jambes pour que ces derniers parlent en bien de la promotion des crus.
Je rappelle que sans les médias, les blogs dont l’1Dex, et les réseaux sociaux, nous n’entendrions plus parler du Tornay-Giroud Gate depuis belle lurette. Et que tout se serait arrangé dans les coulisses du pouvoir, comme se fut le cas naguère. Les temps ont changé et c’est heureux !
Soyons sérieux et, une fois encore, que la profession se prenne en mains, qu’elle se détache de toute entrave politique –en termes clairs qu’elle change de président- et se batte pour modifier le système de répression des fraudes. La preuve a été donnée que le système helvétique ne fonctionne pas. Qu’on songe à étudier les systèmes italiens ou français ! Ils ont apporté la preuve de leur efficacité.
Ceci dit, l’affaire reste à suivre et nous nous réjouissons de voir sortir de l’écurie d’Augias, les « tricheurs » (caves et vignerons) comme les nomme Paul-André Roux. Avec en tête de cette procession, il ne faut pas l’oublier Dominique Giroud et ceux qui l’ont aidé dans cette marche diabolique.
Il est vrai qu’à Ecône on va à confesse et après trois Pater Noster et deux Je vous salue Marie, on peut recommencer ces basses œuvres.
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