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Tomates : Du Valais à la Roumanie !

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IMG_1201« L’histoire est un perpétuel recommencement. » Cette citation de Thucydide s’impose à mon esprit, alors que je veux vous parler, tout simplement, de tomates.

Curieux rapprochement me direz-vous ?

Peut-être, mais je n’en ai pas trouvé d’autres pour traduire ma lassitude, ici en Roumanie, de vivre les prémices de ce qui m’a agitée pendant de nombreuses années en Valais, à savoir la reconquête du goût.

A l’époque, en effet, sous l’impulsion du regretté chef Roland Pierroz, le Rosalp accueillait, dès les beaux jours revenus, des toqués, des journalistes, des producteurs et une délégation de la station de recherches agronomiques des Fougères à Conthey, avec le Dr Charly Darbellay en tête.
Au programme de ces rencontres, des dégustations de tomates, framboises et fraises. Le but recherché répondait à la nécessité de redonner du goût à ces produits phares.

Car, avouons le, le constat était des plus affligeant !
Feu Jean-Pierre Coffe aurait, sans peine, pu pousser son cri de guerre : « C’est de la merde ! »

Mais laissons le passé et le Valais pour revenir à la Roumanie.
Dans cette terre riche de traditions, où les marchés regorgent de petits producteurs, le ver est aujourd’hui dans le fruit.
Avec l’arrivée des hypermarchés étrangers, fort nombreux, les consommateurs modifient, peu à peu et sans vraiment s’en rendre compte, leurs comportements alimentaires.
De plus en plus souvent, les achats sont dictés par l’aspect visuel au détriment du goût.
Ainsi, la tomate sur les étals s’affirme par sa grandeur et sa couleur uniforme. On trouve, même, de la cœur-de-bœuf ou de la tomate grappe hollandaise.

Ne parlons pas du goût, car il est à ce point insipide qu’il vaut mieux ne pas disserter.

Pourquoi, me direz-vous, se plaindre des grandes surfaces puisque les marchés sont encore bien vivants.
Tout simplement, parce que là aussi, le même fléau commence à se manifester.
De nombreux producteurs ont abandonnés la culture des superbes tomates de jardin au profit de variétés résistantes et plus attrayantes à l’œil.
Quand ce ne sont pas, tout simplement, des produits importés !

Personnellement, depuis quelques années, je me rends au village voisin de ma ville, chez un producteur.
Avec bonheur, il cultive encore de succulentes tomates de jardin.
Lui exprimant ma déception face à ce recul des bonnes variétés, il me confirma ce que je n’osais pas m’avouer.
« Oui, la tomate de jardin est devenu un produit de niche. Vous comprenez, avec les autres tomates, le rendement est meilleur. «

Ajouter à cela, la conservation plus aisée, le diktat imposé par les grands acheteurs…
Autant d’éléments qui me semblaient n’avoir que peu de prise dans ce pays profondément terrien.

Cette réalité m’a réveillée. Elle me pousse à sensibiliser mes amis roumains sur la nécessité de privilégier le choix de la qualité gustative et surtout de manger local.

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